Il y a un an, quasi jour pour jour, je rencontrais pour la première fois Pascal Vallée lors du championnat de France ULM à Chambley. Je connaissais Pascal de nom depuis longtemps et je le suivais sur internet depuis des années mais je ne l’avais jamais rencontré en vrai, du moins pas au sol…
Un peu sceptique au début (Il devait se dire « C’est qui ce gars qui arrive comme ça sans prévenir ? Puis c’est quoi cet ovni de paramoteur ? »), il a gentiment trouvé un moment pour tester un prototype au sol malgré son poste chronophage de Directeur des Vols (DV) du championnat.
Dragonfly a recroisé Pascal au MULM en septembre 2023 où Dragonfly avait son tout premier stand sur un Salon et Pascal était encore DV. Nous avons fait quelques démos statiques, notamment avec Jeremy Pénone, pilote en équipe de France.
Ces 2 évènements, importants pour Dragonfly, sont visibles en vidéos sur la chaine Dragonfly
Pascal Vallée et la FFPLUM invitent Dragonfly au meeting de la Ferté-Alais 2024 !
Il y a quelques semaines Pascal me contacte pour savoir si j’étais intéressé pour faire une démo en vol d’un Dragonfly…au célèbre meeting de la Ferté-Alais. La Ferté-Alais, wouah, rien de moins ! Evidement cela m’intéressait mais aucun autre pilote n’avait encore volé avec un Dragonfly et il fallait obtenir l’autorisation de vol d’une machine expérimentale devant public.
Nous avons travaillé, avec Pascal et la FFPLUM, sur ces 2 éléments dans les semaines précédant le meeting. Enguerrand, pilote de compétition du collectif France Paramoteur (l’étape juste avant d’intégrer l’équipe de France Paramoteur), s’est proposé pour être pilote démo sur Dragonfly !
Vol d’entrainement pour la démo la veille du meeting
Une session d’entrainement a été faite vendredi dernier en prévision du vol démo lors du meeting de la Ferté-Alais le lendemain. Un vol d’entrainement est évidement obligatoire avant tout meeting ou vol devant public, d’autant plus avec des machines prototypes que sont les Dragonfly.
Dragonfly a donc volé avec un pilote tiers et pas n’importe quel pilote puisqu’il s’agit d’un pilote de compétition et sous une aile de compétition : l’OZONE VIPER XC en 20m².
Mais la conception aéronautique est tout sauf un long fleuve tranquille surtout quand la machine est aussi révolutionnaire qu’un Dragonfly…Chez Dragonfly on parle aussi des difficultés qu’on rencontre et en voici une, en toute transparence, car ces vols ne se sont pas passés exactement comme je l’attendais…
Dragonfly a donc volé avec une aile et un pilote de compétition mais dans des conditions dégradées, c’est à dire non optimales ni pour le pilote ni pour la machine. Néanmoins et c’est important de la souligner, jamais la sécurité n’a été remise en cause lors de ces vols.
Enguerrand a donc volé avec Dragonfly (prototype 2) sous son aile de compétition Ozone Viper XC 20 et avec mon aile « standard ITV WASABI.
Enguerrand est le tout premier pilote tiers à voler sur Dragonfly, et ça, c’est déjà une sacrée avancée pour le projet !
Vols d’entrainement en conditions dégradées mais toujours en sécurité !
Malheureusement cela ne s’est pas passé aussi bien que je l’espérais…nous avons rencontré un problème d’équilibrage de la machine.
Explications en vidéo d’un des aléas de la conception aéronautique sur un paramoteur : l’adaptation de la machine à la morphologie du pilote !
Je précise que j’avais décollé quelques jours avant avec Dragonfly 2 lors d’un vol démo à Brumath et que strictement rien n’avait été changé à la machine entre temps…
Sauf évidement…la taille et le poids du pilote…Enguerrand mesure 1m80 et fait 83 kg équipé, je fais 1m72 et je pèse 92 kg équipé…ce qui a induit une différence de comportement sur l’équilibrage de la machine. Différence dont je ne pensais pas qu’elle aurait autant d’impact sur les performances de la machine.
Rien de grave n’est arrivé…et il en sort plutôt du positif pour la suite des développements. Enguerrand a montré, hormis le soucis rencontré, sa confiance dans la machine et a compris rapidement ses avantages et intérêts.
Mais c’était surtout une déception personnelle (en tant que concepteur) de ne pas avoir pu faire voler un Dragonfly cette année sur le meeting historique (dans les 2 sens du terme) de la Ferté-Alais.
Rassurez-vous, ce n’est que partie remise, Dragonfly avec cet évènement a acquis la confiance de certains pilotes et des responsables de la Fédération.
Analyses du problème du réglage de l’équilibrage machine rencontré : des modifications simples à faire.
En analysant toutes les vidéos, j’ai pu extraire cette image pour la commenter et expliquer le soucis rencontré.
Je dois donc revoir l’orientation du centre de poussée sur Dragonfly 2 afin que la machines puisse s’adapter à tous les pilotes après un éventuel réglage des cannes mobiles.
Dragonfly 3 utilise des cannes col de cygne, qui semblent à priori s’adapter plus automatiquement aux variations de la morphologie des pilotes.
Fluctuat Nec Mergitur, Undique Robur, Perseverantia vincit omnia et cetera
Ce contre coup ne remet absolument pas en cause l’intérêt d’un Dragonfly. Bien au contraire, après une étude plus poussée de l’équilibre d’un paramoteur, peut-être que nous arriverons encore à améliorer les performances des machines ?
Je sais que les Dragonfly fonctionnent « bien » avec moi mais je viens d’apprendre que l’orientation de la poussée avait en fait un impact bien plus considérable sur les performances que je le pensais…
Alors suis-je réellement au point de poussée optimum quand je vole en Dragonfly ? Pour le moment, je l’ignore mais les prochaines semaines nous le diront !
Rien n’est facile dans l’innovation aéronautique…et cela fait partie du jeu, je le savais depuis le début. Puis cela fait partie du défi et du coté passionnant du projet.
Une fois qu’on aura résolu ce petit soucis, d’autres pilotes motivés (et confirmés) pourront désormais tester un Dragonfly en vol test. Contactez-nous.
Encore un grand merci à Enguerrand pour son temps et à toute l’équipe de la Fédération Française d’ULM – FFPLUM d’avoir pensé à Dragonfly pour cet évènement.
Bravo Christophe pour ces essais qui sont positifs même avec quelques petites déconvenues. On apprend plus des erreurs d’ailleurs;
Exact, la conception aéronautique n’est pas un long fleuve tranquille…puis y a que ceux qui font rien qui se trompent jamais ! Si cela se trouve cette mésaventure permettra encore d’améliorer les performances d’un Dragonfly…A suivre et comme dit dans l’article : Perseverantia vincit omnia…